oser être soi, pour soi et pour le collectif


Cet article a été publié sur LinkedIn le 11 novembre 2018

https://www.linkedin.com/pulse/oser-%25C3%25AAtre-soi-pour-et-le-collectif-pauline-simon/?trackingId=Buk72PmGRUuEo9x8S61FUg%3D%3D

Pourquoi sommes-nous réticents au changement ?

Pensons-nous, qu’une fois adulte, le seul changement possible soit la vieillesse ? 

La neuroplasticité et l’épigénétique démontrent que nous avons cette capacité de progresser à tout âge, tout au long de notre vie.

Nous serions dans une période de crise. En chinois, crise, signifie opportunité de changement. Serait-ce le bon moment pour saisir cette occasion pour se transformer?

La nature nous montre à quel point le changement est un processus naturel et positif, et qu’après une periode inconfortable, la chenille se transforme en papillon.

Il y a un peu plus d’un mois, je suis arrivée un matin au boulot, lorsqu’un collègue, ami, m’a appelé.. j’avais senti, en me réveillant, le besoin de faire une pause, mais au lieu de m’écouter, mon mental a pris le contrôle.. grâce à cet ami, je suis allée voir mon médecin qui m’a conseillée de m’arrêter 2 semaines.

Cette période m’ a permis de prendre du recul et de comprendre bcp de choses.

J’ai pris conscience de mon anxiété, et de l’impact inconscient qu’elle pouvait avoir dans mes relations.

J’ai constaté à quel point mon mental me dirigeait, prenait le contrôle, au détriment de mon ressenti.

J’ai pris conscience de ce déséquilibre, et en même temps mon inconscience. Depuis que j’ai découvert la méditation de pleine conscience, j’ai ce sentiment, que notre ignorance, et notre inconscience, sont à l’origine de bcp de nos problèmes; et je m’étonne encore, à chaque fois que je me surprends en flagrant délit d’inconscience.. 

Un concept me semble clé, c’est l’équilibre.

Nous avons 3 cerveaux, des neurones dans la tête, dans le coeur et dans le ventre.

Ces 3 cerveaux communiquent et échangent des informations, tout en étant autonomes et interdépendants.

Pourtant, dans certains cas, en particulier lors de période de stress, la partie la plus développée de notre cerveau peut dysfonctionner nous coupant de toutes nos capacités. La méditation aide à gérer ce stress en apportant cet espace de calme qui permet de trouver la réponse adaptée au lieu de subir cette tension et agir avec notre cerveau reptilien.

Comment faire pour être toujours à l’équilibre entre nos 3 cerveaux? Comment faire pour éviter de se laisser diriger par notre mental?

Notre mode de pensée a tendance à être binaire, comme la vision de Descartes, basée sur une séparation dualiste du corps et de l’esprit, ne retenant qu’un esprit cartésien rationnel, sans prendre en compte l’impact de nos émotions.

J’ai l’intuition que le changement de paradigme en cours a un lien avec notre sensibilité et notre vision binaire qui oppose, sépare. Relier les choses me semble être la clé, se diriger vers une vision globale, aller vers la vision orientale ternaire: le masculin, le féminin et le mouvement, qui équilibre.

J’ai l’impression que l’une des sources de malentendus dans les relations humaines, est de croire que si l’autre a raison, j’ai tort.. et ce besoin inconscient, basé sur la peur, d’avoir raison pour exister, ce qui n’est rien d’autre que le mécanisme de protection de l’ego.

Alors qu’en réalité, chacun a raison dans sa réalité

C’est une erreur de vouloir convaincre qui que ce soit. personne n’est au dessus de personne.

Plus je vais prendre le temps de comprendre la réalité de l’autre, plus je vais comprendre d’où viennent nos écarts de point de vue, et ainsi chercher le point d’équilibre pour se rejoindre.

Tout ce qui nous arrive serait une opportunité pour nous aider à ajuster notre axe intérieur, adapter notre comportement à nos valeurs, et parfois adapter notre regard.

Dans un système binaire, on a tendance à vouloir avoir raison, croire que notre force, est la domination, le pouvoir, le contrôle.. alors qu’en réalité, la relation est enrichissante mutuellement si chacun écoute réellement l’autre pour se comprendre et apprendre de l’autre; apprendre un nouveau point de vue ou une autre réalité, différente de la notre. Plus nous adopterons une posture d’humilité, dans une attitude de celui qui a envie d’apprendre pour évoluer, plus la relation sera enrichissante. Plus nous comprenons l’autre, plus nous nous comprenons et vice versa.

Adapter son attitude, mais aussi son regard, en passant d’une vision centrée sur soi à une vision globale, où le soi fait partie de la vision d’ensemble. Réunir au lieu de séparer.

Aucun système dans la nature n’est basé sur ce principe de contrôle, de séparation et de domination.

Et si notre contrôle n’était qu’un mécanisme pour se protéger, une façon déguisée de se couper de nos émotions, que nous ne savons pas gérer. Alors que cette sensibilité, serait la source de notre potentiel. En bloquant notre sensibilité, dans le souci de se protéger, nous bloquerions notre potentiel. 

Lorsqu’on parle de hauts potentiels, 2 caractéristiques ressortent, une hyper sensibilité et une vision globale.

Tout le monde pourrait avoir accès à ce potentiel en libérant sa sensibilité, et en sortant de cette vision binaire qui fragmente. Quitter cette vision étroite basée sur la peur, pour se diriger vers une vision élargie, globale, le reflet d’un état d’esprit ouvert et confiant, comme le regard innocent d’un enfant.

Il y a qques semaines, j’ai eu la joie d’entendre Corine Sombrun confirmer, que grâce à ses recherches scientifiques sur la transe chamanique, lorsque l’homme est en état de conscience modifiée, quand la partie pensante de notre cerveau est mise en pause, le corps accède à ce potentiel, qui peut être relié à l’intelligence du coeur, spécificitée des hauts potentiels.

Pour avoir envie de changer, nous avons besoin d’y trouver un certain intérêt.

Nous avons l’opportunité de combiner intérêt individuel et intérêt collectif. Relier le savoir de notre monde moderne avec toutes ses avancées scientifiques, à la sagesse des peuples premiers, qui ont su utiliser leur intelligence émotionnelle pour être à l’écoute de la nature, pour vivre en harmonie avec la nature, s’inspirer de cette interdépendance naturelle où la coopération, la solidarité est source créatrice et moteur de vie.

J’ai ce sentiment qu’en changeant notre regard, en nous libérant de ce souci de perfection et de contrôle, en se plaçant dans le rôle de celui qui apprend, qui se remet en cause, nous avons la possibilité, grâce à l’autre, de nous connecter à notre potentiel interne, l’intelligence du coeur pour atteindre notre singularité, notre humanité avec ses forces et ses faiblesses, qui fait de chacun de nous un être unique apportant sa différence et sa richesse pour le collectif.

La méditation de pleine conscience est très utile pour nous aider à mieux appréhender notre sensibilité. La neuroplasticité montre d’ailleurs que la méditation renforce les connexions neuronales, une autre caractéristique des hauts potentiels. Je trouve d’ailleurs juste de parler de précocité intellectuelle, intégrant cette idée qu’il s’agit de personnes qui sont simplement en avance sur les autres, avec une forme d’intelligence prenant mieux en compte l’intelligence du coeur.

En améliorant notre relation à nous-mêmes, nous pourrions améliorer notre relation à l’autre et notre rapport à la nature. Le chemin peut se faire de l’intérieur vers l’extérieur, et en même temps de l’extérieur vers l’intérieur, et aussi par l’interconnexion constante avec l’autre.

En se rassemblant tous derrière cet intérêt commun, de contribuer aux enjeux environnementaux et sociaux, cela nous aiderait à nous libérer de notre vision étroite, centrée sur nous, pour se rejoindre à travers un intérêt collectif.

Avancer pas à pas, en changeant notre regard, porté par cet objectif commun de vivre dans un meilleure harmonie avec la nature, avec les autres et avec nous-mêmes.

Il s’agit d’un changement profond, qui ne peut se faire que pas à pas. Un changement au niveau de nos dynamiques humaines, qui nous met tous sur le même plan, chacun dans son humanité. Ce changement ne serait possible que dans un climat de sécurité et de confiance, où chacun agit en adulte responsable, dans un climat de co-création.

Plus nous serons en harmonie avec la nature, plus nous l’écouterons, plus nous apprendrons à la connaitre, plus nous la respecterons et plus nous nous en inspirerons, dans un cercle vertueux, pour notre bénéfice individuel, collectif et pour la nature.


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