Cet article a été publié sur LinkedIn le 12 septembre 2018
https://www.linkedin.com/pulse/%25C3%25AAtre-libre-ne-signifie-pas-ce-que-lon-veut-mais-quon-est-simon-2e/?trackingId=Buk72PmGRUuEo9x8S61FUg%3D%3D

Oser être soi, ne pas se conformer aux attentes des autres, de la société. Trouver le juste équilibre pour soi, dans le respect des autres.
Être spontané comme un enfant, cela semble si simple et en même temps pourquoi est-ce si compliqué ?
En démissionnant du gouvernement, Nicolas Hulot, désormais ex-ministre de la transition écologique et solidaire, a eu le courage d’oser montrer sa vulnérabilité, oser être cohérent avec ses valeurs, ne plus accepter de faire croire que le système mettait les moyens nécessaires. Il a eu le courage de faire un choix d’honnêteté, de cohérence et d’exigence, comme il dit un acte de sincérité avec lui-même. Il a quitté le gouvernement « le coeur triste, l’esprit libre et la conscience tranquille. »
Comme il l’a expliqué, le problème principal vient de notre système avec cette exigence de résultat à court terme et une absence de vision à long terme. Ce conditionnement collectif où chacun se croit libre, alors que nous sommes inconscients d’être comme prisonniers d’un système.
Nous avons toutes les caractéristiques de la fin d’une civilisation: problèmes environnementaux, dérèglements climatiques et l’aveuglement des élites que j’associe à l’ego de chaque être humain.
Cet ego qui nous rend totalement inconscient. Cette partie de nous guidée par la peur, avec une vision étroite et à court terme, qui nous fait agir comme un enfant, à toujours rejeter la faute sur l’autre, à attendre que l’autre, et en particulier les dirigeants, agissent au lieu de prendre conscience, chacun, de notre responsabilité.
J’aime cette citation de Nelson Mandela « je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends » qui m’aide à me remettre en cause et rester confiante dans les moments difficiles, comprendre que chaque expérience est là pour me permettre d’évoluer au lieu de vouloir à tout prix changer l’autre. J’avais entendu dire qu’à la fin de notre vie, 2 questions nous étaient posées : savoir comment on a aimé, soi, et les autres, et quelles leçons avons nous retirées de nos expériences. Cette idée et la sagesse des peuples premiers m’aident à avoir cette confiance absolue que tout ce qui m’arrive a un sens pour m’aider à me libérer de cette envie de tout contrôler.
Nicolas Hulot a parlé d’oser l’utopie. Je crois en la puissance créatrice de l’utopie.. en m’appuyant, sur les découvertes de la physique quantique qui relie science et spiritualité : les atouts technologiques de notre monde moderne avec la sagesse des peuples premiers.
Comme l’explique Yannick Roudaut dans une conférence TED, nous avons aussi toutes les caractéristiques d’une Renaissance : nouvelle appréhension du monde (Christophe Colomb qui découvre l’immensité du monde et nous la finitude du monde), forte créativité, diffusion de la connaissance (imprimerie/internet) et surtout les certitudes qui volent en éclat avec la découverte de Copernic et Galilée que la terre n’est pas plate et pas au centre du monde et aujourd’hui une 4e révolution copernicienne avec les découvertes sur la matière, principalement composée de matière noire, constituée à 99% de vide mettant en lumière l’importance de l’invisible, et de la conscience !
La physique quantique démontre que tout est interconnecté et que tout dépend de l’observateur, de notre regard. Ce changement de regard me semble être la clé pour nous aider à aller dans ce sens et promouvoir la diversité, pour permettre à chacun d’oser exprimer sa singularité et être à son plein potentiel.
L’économiste Keynes a écrit un texte en 1930 « Lettre à nos petits enfants », dans lequel il imagine le monde en 2030 et prédit un retour aux vraies valeurs humaines, et la fin du capitalisme qui ne serait qu’un régime transitoire reposant sur de fausses valeurs.
Le capitalisme n’a retenu de Darwin que cette idée de compétition pour servir la théorie du progrès et l’individualisme; alors que de nombreuses études montrent aujourd’hui l’altruisme naturel chez l’homme et la puissance de la coopération.
A partir du moment où chacun aura conscience de sa valeur, la compétition n’aura plus lieu d’être.
Lorsque Keynes parle de revenir à de vraies valeurs, je pense en particulier à un meilleur équilibre énergie féminine « yin » et énergie masculine « yang ».
Le yin, puissance créatrice et inspiratrice (symbolisée par la terre) et le yang qui n’est pas la domination, mais ce qui nous tourne vers le ciel, avec la capacité d’émerveillement et l’acceptation de notre fragilité.
Longtemps l’homme a dominé la nature, alors qu’en passant d’une posture de domination à celle d’émerveillement, avec l’humilité d’un enfant, en prenant le temps de la respecter, l’homme va pouvoir s’en inspirer, comme c’est déjà le cas avec le bio-mimétisme, l’économie circulaire, la permaculture, l’économie symbiotique… J’aime cette citation de Marshall Rosenberg « quand on donne, on reçoit tellement qu’on ne sait plus dans quel sens va le mouvement. »
La nature est un bel exemple de coopération, sans hiérarchie, où la singularité de chacun a autant d’importance que le collectif. Les fourmis ont beaucoup à nous apprendre, 120 millions d’années d’expérience, à comparer aux 3 millions de l’être humain : elles symbolisent bien cette communication collective en harmonie avec son environnement. A chaque danger d’extinction, 3 caractéristiques ont permis à la nature de survivre : taille plus petite, la féminisation et la coopération.
Le monde occidental a tendance à être dans une vision binaire. Je crois plus en la vision orientale, ternaire, avec le yin, le yang et le mouvement où chacun s’inspire mutuellement.
Je pense que Keynes avait vu juste. Nous sommes en train de revenir à ces vraies valeurs humaines, à la sagesse de peuples premiers, qui ont toujours été à l’écoute de la nature. Dans les années 50, le peuple sioux parlait de l’importance d’écouter les arbres, dont l’intelligence est aujourd’hui prouvée scientifiquement.
Le retour aux valeurs traditionnelles va de pair avec l’intérêt pour le chamanisme, (pratique spirituelle humaine la plus ancienne) qui n’est qu’une approche expérimentale de la physique quantique, démontrant l’idée d’Einstein et Tesla selon laquelle tout est énergie et vibration.
Je crois beaucoup dans l’approche chamanique qui explique que le monde extérieur n’est que le reflet de notre monde intérieur, et l’importance de l’invisible. Revenir à ces vraies valeurs d’harmonie, en se reconnectant à la nature, me semble être un bon moyen de fédérer le plus grand nombre, en œuvrant pour le bien commun, nous permettant de redonner du sens et nous aider à nous libérer de nos conditionnements inconscients et ainsi adapter autant notre état d’esprit que nos systèmes.
Odile Chabrillac expliquait que l’expression correspondant à l’idée de nature se dirait en chinois « tseu jann » ; tseu voulant dire « soi-même » et jann évoquant un ancien rituel chamanique qui signifie « ce qui est parce que c’est ainsi, et parce qu’il est bon qu’il en soit ainsi .» Plus nous respecterons la nature, plus nous pourrons nous en inspirer et nous aider à être nous-mêmes, naturels.
Nous avons la chance de vivre un point de basculement qui dépend de chacun, de cette capacité à retrouver notre équilibre intérieur, et comme disait Gandhi, que « chacun incarne le changement qu’il souhaite voir en ce monde. »
Osons l’utopie, puisque la physique quantique prouve que nous créons notre réalité. Nous pouvons imaginer une société idéale et la créer, une société en harmonie avec la nature dans laquelle chacun s’inspire mutuellement.
J’ai envie de finir par cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry: « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité. »