Cet article a été publié sur LinkedIn le 25 novembre 2018
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Mieux comprendre nos différences pour une meilleure écologie individuelle & environnementale.
Je juge, tu juges, il juge, nous…
Comment se libérer de ce jugement, toujours présent, en arrière plan, comme un automatisme.
Ce jugement qui nous limite.. d’où vient-il ? A quoi sert-il ?
Pour moi, il vient de notre égo qui utilise cette arme pour nous protéger.. utile à court terme mais qui nous limite à long terme.
Lundi dernier, j’assiste à une scène dans le métro qui m’a touchée. Une femme monte dans le métro avec sa fille en pleurs, le pantalon baissé au niveau des chevilles.. elle n’arrive pas à la calmer..
Elle semble désemparée et en même temps, tente de justifier son comportement, face aux reproches, conseils qui lui sont donnés..
Elle ne cesse de répéter que les gens n’ont pas vu ce qui c’était passé avant.. elle semble confuse, résultat d’un mélange d’anxiété à calmer sa fille et de devoir se justifier.. Puis elle finit par demander de l’aide.
Cette scène m’a touchée car je pense qu’elle illustre plusieurs dimensions des raisons de nos incompréhensions.
Les personnes, touchées par les pleurs et la situation, voulaient aider cette petite fille le plus rapidement possible.. mais dans l’urgence de vouloir l’aider, ils n’ont pas pris le temps de prendre en compte le contexte global, et en particulier les besoins de la mère.. prendre le temps de voir toutes les dimensions en jeu, demande de renoncer à obtenir un résultat rapide à très court terme, pour prendre le temps d’obtenir un meilleur résultat à un horizon un peu plus loin, mais au bénéfice de tous. Ce temps à prendre pour avoir une analyse claire de la situation n’est-il pas un gain bénéfique pour tous ?.. comment agir au mieux dans le présent en conciliant les intérêts de chacun, tout en prenant en compte les impacts futurs ? comment trouver ce juste équilibre?
Avant de prendre une décision importante, certains peuples amérindiens avaient coutume de s’asseoir pour réfléchir aux conséquences de leur choix pour la septième génération après eux.
Un ami me disait récemment que nous agissons comme si nous vivions dans un monde de solutions alors que nous sommes dans un monde de problèmes..
Ne serait ce pas le début de la solution ?
Avant de vouloir trouver une solution rapide, ne devrions-nous pas prendre le temps d’analyser la complexité de notre monde actuel ?
Récemment je parlais à un collègue en lui expliquant mon désir d’évoluer sur un projet sur lequel j’aimerais consacrer 100% de mon temps, un projet dans lequel je pourrais me sentir plus utile.
Tres gentiment il m’a demandé comment il pouvait m’aider, m’apporter une solution, comme nous y somme habitués avec cette logique problème – solution.. je lui ai fait part de mon besoin de revenir sur notre collaboration et d’expliquer pourquoi et comment j’en étais arrivée là, j’ai perçu son étonnement..
J’ai compris récemment que ce que j’appelais de la mauvaise foi masculine n’était qu’un jugement de ma part sur un mode de fonctionnement différent du mien, lié à mon ignorance d’une logique que je n’arrivais pas à comprendre et donc par ignorance je considérais inférieure.
Pendant longtemps, il était dit aux garçons qu’il fallait être fort et ne pas pleurer.. cette injonction n’aurait-elle pas encouragé les hommes à enfouir, et ainsi endormir leur sensibilité le plus profondément possible pour se protéger.. comme la nature est bien faite, j’ai ce sentiment que ça les a poussé à développer un système de protection pour gérer leurs émotions, une sorte de clivage corps esprit, entrainant un comportement de déni, qui ressemble à de l’inconscience..
Je sais que c’est un raisonnement caricatural mais depuis que je crois à ça, je comprends mieux ce type de comportement et ça m’aide à ne pas vouloir imposer ma façon de voir, qui n’est que ma vérité.
Je ne suis pas en train de dire que les femmes sont supérieures aux hommes.. nous sommes juste différents.. et je crois que c’est dans la compréhension des différences que se trouve la source d’une grande richesse.. qui ne peut être exploitée qu’en reconnaissant et acceptant cette différence dans un premier temps, puis en ayant l’humilité de se remettre en cause avec l’intention de comprendre et apprendre de nos différences.
Je pense d’ailleurs à un exemple où les femmes gagneraient à s’inspirer des hommes..
Je parle de femme et d’homme mais il serait plus juste de nuancer en parlant d’énergie féminine et masculine, car nous avons en chacun de nous les 2 polarités. Pour simplifier, je caricature.
J’ai l’impression que les femmes ont tendance à être plutôt altruistes alors que les hommes seraient plutôt egocentrés.
Lorsque je cherchais à comprendre les raisons d’incompréhensions avec certaines personnes, je partais du principe que les torts étaient partagés.. mais j’ai réalisé récemment, qu’au fond de moi, je pensais quand même avoir encore un peu plus raison.. et la j’avais tort.
Une de mes erreurs était de penser que ce côté altruiste était plus honorable et donc supérieur aux hommes.
D’ailleurs, si on se réfère à la définition d’égoïsme: vouloir que l’autre pense à nos besoins avant les siens.. le comportement de la femme ne serait-il pas égoïste, lorsqu’elle pense aux besoins des autres, avant les siens? en pensant à lui, l’homme remplit ses besoins et évite que l’autre ait à penser à lui…
J’ai ce sentiment que le monde est parfait, dans ses imperfections et que tout ce qui nous arrive est la pour nous aider à ajuster notre axe interne.
Les femmes gagneraient à s’inspirer des hommes, pour penser un peu moins aux autres, et plus à elles, et les hommes, gagneraient à penser un peu moins à eux, et plus aux autres.. dans l’intérêt de chacun, pour arriver à un meilleur équilibre.
Pour finir, j’aimerais parler des peuples premiers..
J’étais récemment à une conférence de Philippe Bobola, physicien, anthropologue et biologiste qui s’intéresse au chamanisme. Il expliquait que les peuples premiers, appelés parfois peuples primitifs, vivraient en fait selon les règles de la physique quantique alors que nous vivrions selon les régles de la physique classique. Leur façon de vivre, qui peut paraitre simple, et non simpliste, serait basée sur une autre forme de relation à l’autre, un autre rapport au monde, plus en adéquation avec le fonctionnement naturel de la nature. Basé sur une harmonie du vivant où tout est relié, interconnecté.
Ils seraient finalement en avance sur nous, mais nous les aurions jugés inférieurs car nous ne comprenions pas leur logique, différente de la notre.
La physique quantique dit que tout dépend de l’observateur, je crois bcp à l’importance de notre regard, l’importance de voir notre réalité, tout en considérant en même temps celle de l’autre..
Comment être le plus objectif possible dans notre vision de la réalité ?
En sanskrit et tibétain, étymologiquement, méditation signifie se familiariser avec une vision juste et claire des choses et cultiver les qualités qu’on a tous en nous.
La méditation aide à voir plusieurs plans en même temps, observer lorsque les pensées s’invitent, et ramener alors son attention à sa respiration. C’est un véritable entrainement qui permet de mieux relier corps et esprit, de tout doucement mieux appréhender ses émotions pour ne plus avoir à les enfouir, et pouvoir sortir du déni. Percevoir leur impact sur notre comportement, permettant ainsi d’être capable de prendre du recul sur une situation en faisant preuve de discernement, favorisant une certaine prise de conscience sur les comportements à ajuster. Prendre le temps d’avoir une analyse claire de la situation présente va faciliter la recherche d’une solution adaptée .
Cet changement de regard aide à avoir une vision d’ensemble, dans laquelle l’homme se considère comme faisant partie de la vision globale, être une partie de la nature et non séparé de son environnement.
Je crois que la prise de conscience est plus de 50% du chemin, savoir voir la réalité telle qu’elle est, et comme je crois à la physique quantique, je crois qu’un saut quantique est possible et que les choses peuvent évoluer dans le bon sens, plus vite qu’on ne le croit.
J’ai envie de finir par le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupery.. lorsque je l’ai relu récemment, j’ai vu la force de ce livre destiné aux adultes, et en particulier à l’enfant dans chaque adulte.. cet enfant qui a la capacité de s’émerveiller et de vouloir apprendre pour évoluer, avec toute son humilité..
Avoir le courage de se connecter à notre sensibilité, notre vulnérabilité pour voir l’essentiel.
« Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent »
« Voici mon secret, il est très simple: on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.»